Histoire de Stollhofen

Le château fort, la forteresse, la cité administrative et le siège du palais de justice, ainsi que la paroisse mère, constituent les éléments centraux de l’histoire de Stollhofen. Dans un document officiel de 1154, cette localité est mentionnée sous le nom de “Stadelhofen” et, au 13ème siècle, la bourgade devient une ville. Déjà, en 1472, le district administratif de Stollhofen s’étendait jusqu’à Rastatt et dans les régions situées au-dessus du Rhin.

Après la passation de différents droits dès 1309, l’abbé Johann du monastère de Schwarzach acheta la ville, ainsi que tous les privilèges attachés, au margrave Christophe de Bade en 1490/93. Dans une partie du blason de la ville scindé en deux apparut la “fasce badoise”, alors que la clé figurant sur les armoiries du monastère de Schwarzach fut conservée sur l’autre partie. Seules quelques traces témoignent du passé de Stollhofen en tant qu’une des forteresses les mieux protégées de toute la région. Le village était le siège d’une famille noble, les “von Stollhofen”, qui possédait autrefois le droit de rendre la justice sur le fief de l’abbaye de Schwarzach. Par la suite, le château fort devint le fief de différentes familles nobles, avant de devenir le fief du bailli ou du juge du margrave.

La justice à Stollhofen était à l’origine du ressort de l’abbaye de Schwarzach. Les habitants étaient alors tous conviés aux sessions qui se tenaient la plupart du temps le mardi sur la place de la justice baptisée “sous les sapins” (Unter den Tannen). Avec la vente de Stollhofen, la justice tomba également sous autorité badoise et le lieu où était rendue la justice fut déplacé en dehors de la ville, sur la route menant à Lichtenau.

Etant donné l’intensité du trafic qui régnait sur les “routes impériales” traversant Stollhofen, la ville joua un rôle important en tant que poste de délivrance de sauf-conduits. Plus convoités encore étaient les revenus des douanes, pour le passage desquelles il faillait régler au douanier de sa majesté une taxe précise. Plus tard, le village gagna une importance certaine en tant que poste et relais.

Hors des murs de la ville se trouvait autrefois la basilique forte de saint Cyriaque, qui fut entièrement détruite au cours de la guerre de Trente ans. Par la suite, la chapelle d’Erhard située dans la ville fit office d’église, jusqu’à la construction en 1769 de l’église Sainte Erhard dans le plus pur style baroque, surmontée d’un dôme typique.

De nombreux conflits eurent pour cadre la ville forte de Stollhofen et ses alentours. Déjà touchée par la Guerre des Paysans, elle joua pendant la Guerre de Trente ans un rôle important au cours de laquelle elle fut à de multiples reprises conquise et ruinée. La forteresse vécut un haut fait d’armes en tant que point stratégique et de retrait dans le cadre des combats autour de la “ligne Bühl-Stollhofen” lors de la guerre de succession espagnole. Finalement, elle fut prise en 1707 et les fortifications furent rasées. Seules quelques constructions de style et noms de rues rappellent encore le glorieux passé de Stollhofen.